Description: (des Editions Critic)
Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d’en vouloir aux Dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Car depuis la chute du glorieux Empire d’Asrethia, le monde est parcouru de zones instables qui provoquent des mutations terrifiantes, les gens ont faim, et une religion austère qui prêche la haine des femmes soutient un système féodal.
Pourtant, quand les Dieux décident de vider leur querelle par l’intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l’espoir de tout un peuple.
J’ai vraiment des sentiments mitigés sur ce roman. D’un côté je l’ai lu assez vite malgré ces 500+ pages et j’ai passé un plutôt bon moment, de l’autre je n’ai pas non plus adoré et j’ai pas mal de choses à dire. Donc l’occasion de mettre tout ça par écrit dans cette chronique et laisser juger à quiconque passe par-là si ce livre pourrait leur plaire ou non!
Tout d’abord, une première chose qui m’a un peu embêté. Quand le titre, la couverture ET la quatrième de couverture font tous allusion à une seule personne, je me retrouve bêtement à penser que le roman sera concentré sur ce personnage: cette fameuse Mériane. Et bien non, nous avons ici un roman sautant d’un personnage à un autre, à la manière de la saga Trône de Fer (et si il fallait que je devine ça parce que la quatrième de couverture mentionne que la trilogie est “dans la lignée des œuvres de George R. R. Martin ou Brandon Sanderson”: non, ce n’est pas comme ça que ça marche.)
Donc voici une petite liste de présentation des personnages:
- Mériane : forestière et paria, une “élue”, prophète de Wer.
- Leopol : moine dévoué et quelque peu (!) hostile envers Mériane.
- Ganner : prophète d’Aska, donc les grands méchants.
- Juhel : jeune noble de haute position, très enclin aux manigances politique.
Beaucoup trop de chapitres sur lui à mon sens, un personnage complexe mais très désagréable. - Erwel : jeune idéaliste, fils du frère du roi.
J’aurais par contre bien aimé passer un peu plus de temps avec ceui-ci, je pense que ça sera le cas dans le deuxième tome. - Izara : jeune reine, étrangère.
J’ai beaucoup aimé son personnage, mais encore une fois on ne passe pas assez de temps avec elle. - Luhac : père d’Erwel, frère du roi Éoel et cousin de Juhel (oui j’ai bien pris mes notes!)
Ma sympathie pour cet homme toujours en deuil de sa femme s’est vite émoussée lorsque qu’on se rend compte qu’il essaie de l’oublier dans les bras de jeunes prostitué d’une 15aine d’année. Merci mais non merci. - Chunsène : jeune fille de 14ans qui apparaît vers le milieu du roman. Elle semble pouvoir faire preuve de magie mais ne maîtrise pas bien. Emplie de vengeance, franc parlé et violence, archétype du personnage de fillette ultra violente qui plaît tant ces dernières années.
Vous remarquez quelque chose ? Il n’y a que 3 personnages féminins. Pour un roman qui se veut si féministe, c’est un petit peu décevant.
“Par contre, vous et moi, il va falloir qu’on change quelque chose. Qu’est-ce que c’est que ce terme stupide, “Héraut”? Ça se met même pas au féminin.”
Car oui, il y a un fort message féministe, emprunt de la colère des femmes (ou surtout de Mériane ici) de la façon dont elles sont traitées par la société et la religion, à cause d’une femme d’il y a longtemps qui aurait fait je ne sais quelles horreurs (ceci est le premier roman de l’auteur que je lis.) Certaines répliques dans ce sens sont sympas, mais les personnages féminins étant moins nombreuses que les personnages masculins et ceux-ci étant si rapide à les insulter et rabaisser sans relâche que cela devient vite lourd et énervant.
J’ai apprécié la façon qu’avait Mériane d’être si hésitante à embrasser son statut de prophète ou Héraut de Wer/Dieu. Elle se questionne longuement sur l’étique et la justesse de ses discours et actions. C’est une Jeanne d’Arc (façon fantasy) indécise et la plupart de ses remarques sont intelligentes, tandis que les réponses de ce Dieu sonnent faux.
La première partie du roman a été décevante pour moi car comme je le disais je m’attendais à tout un roman sur Mériane et je me suis retrouvé avec une abondance de personnages masculins pas forcément sympathiques – à part Erwel que l’on ne voit qu’à quelques rares reprises. J’ai toutefois été bien intriguée par la “magie” et la façon dont la forêt et les animaux étaient atteint par elle.
“Nous ne sommes pas les dieux de nos enfants, répliqua Éoel. Ni leurs rois.”
L’entièreté du clergé et l’image de Dieu sont montrés sous des signes très négatifs. Bien entendu que l’on sait que c’est à cause de la religion que les femmes sont si mal traitées, mais ça fait très “les méchants et la gentille”.
Les chapitres interludes sur les deux Dieux qui discutent, se chamaillent, etc étaient assez ennuyeux et j’avais plus envie de les sauter que de les lire. Ils m’ont tout d’abord désorienté puis ennuyé. J’ai peu d’intérêt pour des dieux qui se déchirent et entraînent le Monde avec eux, manipulant chacun leur humain. Pour moi on ne sent pas réellement que ce sont des dieux, juste des hommes qui s’amusent et s’appellent Dieux.
Malgré l’abondance de mes remarques négative, je n’ai pas détesté et j’ai réellement passé un moment pas trop mal en ayant souvent envie de savoir ce qui allait se passer. Je suis même tenté de lire la suite lorsqu’elle sera aussi disponible à la bibliothèque. Le rythme était bon, les chapitres ne duraient jamais trop longtemps, et surtout Mériane est attachante.
Nous avons donc ici une histoire avec d’un côté la noblesse, la politique et de l’autre des manigances loin des grandes villes, avec des attaques de démons, la guerre qui se prépare et une icône montante.
J’allais noter ce livre 4/5 mais je me rend compte après réflexion que c’est seulement parce que j’ai eu de si mauvaises expériences avec la fantasy française ces derniers temps qu’un livre seulement correct m’apparaît si bien. Donc je donne plutôt 3/5 à celui-ci, un bon 3 divertissant néanmoins.
Avertissements de contenu : mentions de viols, menace de viol, cannibalisme, amputation, scène de nature sexuelle, flagellation religieuse
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